Le suicide est malheureusement l'une des principales causes de mortalité chez les mères. Une situation tragique qui peut toucher de nombreuses femmes même bien après l'accouchement, parfois jusqu'à un an après la grossesse. Si la maternité est souvent vue comme une période de bonheur et de joie, pour certaines femmes, elle peut être synonyme de détresse émotionnelle intense et parfois de souffrance psychologique grave.
La dépression post-partum, souvent accompagnée du "baby blues", peut avoir des conséquences dramatiques si elle n'est pas détectée et traitée à temps. Mais comment identifier ces troubles, prévenir les risques, et savoir comment réagir si des symptômes apparaissent ? Cet article a pour but de lever le voile sur ces réalités douloureuses et de fournir des pistes de soutien et d’accompagnement.
Baby Blues et Dépression Post-Partum : Quelle Différence ?
Le "baby blues" est une phase transitoire qui touche environ 50 à 80 % des nouvelles mères (V
Bobo et al., 2015). Quelques jours après l'accouchement, elles peuvent ressentir des
changements d'humeur, de la
tristesse, de l’
anxiété, voire une
sensation de vide. Ce phénomène est lié aux changements hormonaux post-partum, mais il est généralement de
courte durée et disparaît après quelques jours. Cependant, lorsqu'un sentiment de tristesse persiste, devient plus intense ou interfère avec la vie quotidienne, on parle alors de dépression post-partum. Cette forme de dépression est bien plus grave et nécessite une prise en charge médicale.
Les symptômes de la dépression post-partum peuvent inclure :
- Une tristesse profonde et persistante
- Un sentiment de culpabilité, d'inutilité ou de honte
- Des troubles du sommeil (insomnie ou hypersomnie)
- Des pensées suicidaires
- La perte d'intérêt pour des activités qui étaient autrefois plaisantes
- Une difficulté à établir un lien avec le bébé
La dépression post-partum peut survenir jusqu'à un an après la naissance, et dans certains cas, les mères peuvent ressentir un sentiment de perte de contrôle qui peut conduire à des pensées suicidaires.
Le suicide, une cause de mortalité importante
Le suicide est
une des principales causes de décès maternels (
Chin et al., 2022). Ces décès surviennent pendant et après la grossesse, quand les femmes sont encore vulnérables, tant sur le plan physique qu’émotionnel. Les femmes souffrant de dépression post-partum sévère ou de baby blues prolongé peuvent se retrouver dans une spirale de détresse où la souffrance psychologique devient insupportable.
Les raisons peuvent-être multiples mais on identifie 3 causes principales :
- Le manque de soutien social et familial : Une mère peut se sentir seule face aux défis de la maternité, en particulier si elle est isolée géographiquement ou socialement.
- Les pressions liées à la société : L'attente d'être une mère parfaite, capable de tout gérer, peut ajouter une lourde pression psychologique, exacerbée par les réseaux...